En ces belles journées des 21 et 22 juin 2014, J.R. a fait un retour remarqué au Festival des mots libres de Courbevoie. Lors de la 5e édition de ce jeune rendez-vous populaire et culturel dédié aux mots dans tous leurs modes d’expression, lui le plus artiste sans doute des verbicrucistes actuels, a même créé une sorte d’événement dans l’événement : la première résolution collective d’une grille inédite de 600 cases « spéciale Louis de Funès », à l’occasion du centenaire de la naissance du comédien dans la ville des Hauts-de-Seine.
Durant deux jours, durant les « chaleureuses » séances de 15 h 30, le public du parc des Pléiades a pu redécouvrir aux croisements de cette œuvre nouvelle, la vie et la filmographie de son illustre compatriote : des films et scènes cultes, d’autres moins, révélées par la haute définition. Du Gendarme au Corniaud, en passant par Fantomas, la Folie des grandeurs (« Monseignor, il est l’or »), les Aventures de Rabbi Jacob, voire la « fourbe voie » de Scapin, les cruciverbistes en herbe (au sens propre de l’expression) qui connaissent bien leurs classiques, sont venus très nombreux participer et ajouter leur(s) pierre(s) à l’édifice, en compagnie du maître d’œuvre. Ce constat a valu pour les deux séances : celle du dimanche comme celle du samedi.
L’artiste d’un genre littéraire
Outre cette gigantesque énigme, l’auteur a présenté à nouveau, samedi et dimanche en fin de matinée, la grande grille « Détours à Courbevoie » (réalisée il y a deux ans), et présentée à nouveau à l’attention de ceux qui auraient alors manqué sa sortie. Il a clos chacune de ses représentations par des séances plus intimes, mais tout aussi intéressantes et conviviales, autour de problèmes de 100 cases proposés sur tableaux et chevalets. Ardent défenseur de la thèse selon laquelle les mots croisés sont un genre littéraire, autant sinon plus qu’un jeu, l’auteur carrozien espère en avoir fait une nouvelle fois la démonstration en 2014 à Courbevoie.
Tout autour, les visiteurs ont pu s’adonner à d’autres divertissements : l’invention d’un conte, le jeu de l’oie grandeur nature, la Dictée, la Battle des mots libres, le Pendu, la Bibliothèque idéale (où chacun a pu ajouter son livre préféré), l’Arbre à mots, etc. Ils ont pu également rencontrer de grands auteurs tels que Jean d’Ormesson ou Daniel Picouly, voire applaudir le spectacle de clôture de François-Xavier Demaison sous le Magic Mirror.
À Courbevoie, les mots sont en liberté. Un statut qui convient chaque année un peu mieux au verbicruciste itinérant, descendu de sa montagne.
– voir le reportage vidéo sur le 5e Festival des mots libres (site de la ville de Courbevoie).