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Jean Rossat, le Saint-Pierrais

Comme les adultes, les jeunes saint-pierrais se sont pris au jeu.

En février, Jean Rossat n’est pas resté confiné dans sa maison de Haute-Savoie. Il s’est envolé pour Saint-Pierre-et-Miquelon : une nouvelle « terre neuve » d’outre-mer pour celui qui avait mis le pied, deux ans auparavant, sur le sol guadeloupéen. Invité par la bibliothèque-médiathèque de Saint-Pierre, le montreur de mots croisés y a animé des ateliers pour les élèves de 5e et 4e , ainsi que pour le public adulte de cette petite ville insulaire.

Aux jeunes, le nouvel ultramarin a proposé des grilles de 100 cases conçues avec des mots de l’endroit choisis par Danièle Girardin, la maîtresse de céans. Bien préparés et motivés par les professeurs qui les ont accompagnés, les cruciverbistes en herbe se sont pris au jeu, et plutôt deux fois qu’une (puisqu’ils ont eu droit à une double séance), selon une formule de matchs intergroupes visiblement à leur convenance. S’ils ont cherché à gagner, ils n’ont pas oublié en cette année qui aurait dû être olympique, que l’important est de participer.

Quant aux adultes, ils ont eu droit à deux représentations autour de grilles également situées dans l’univers saint-pierrais et miquelonnais, à la seule différence qu’il s’est agi de grilles de 150 cases : un format inédit et expérimental pour le verbicruciste itinérant, mais qui a donné lieu à des rencontres studieuses et vivantes. Répartis en trois groupes la première fois, en deux la seconde fois, ici et là à l’étage de cette belle maison du livre, les amateurs de lettres et de cases ont pris un réel plaisir à s’affronter lors des joutes amicales annoncées.

 

Tambour et « poudrin de choquette »

 

Fait à signaler : cette quinzaine en Cruciverbie a bénéficié d’une remarquable médiatisation locale.  L’auteur a été convié à deux reprises à la chaîne régionale « Saint-Pierre la première » : comme invité du J.T. de 20 h, puis du magazine « L’art et la manière »; en outre, une équipe de reportage a filmé et diffusé les ateliers pour les jeunes et les grands. Même la radio y est allée de son écho, sous forme d’un jeu à l’antenne.

Si la partie travail s’est donc avéré un succès, la partie voyage n’a pas été moins agréable. Malgré la fatigue inhérente aux long vol et escale (hors des beaux jours, il n’y a pas de lignes directes pour la métropole), le visiteur n’a pas manqué d’arpenter les rues enneigées de Saint-Pierre, aux entrées protégées par les coupe-vent appelées les tambours, d’assister à un match de hockey sur glace entre les deux équipes rivales de la cité, voire de faire le tour de l’île voituré par son guide. Seul regret : celui de n’avoir pu gagner Langlade et Miquelon, les deux presqu’îles voisines unies par un tombolo, le saut de puce en avion ayant été annulé pour cause de risque de givrage.

Car il a bien sûr fait froid en cette terre  lointaine où tombe le « poudrin de choquette », expression désignant la neige fine balayée par le vent, typique du climat subpolaire. Il a fait très froid même ; mais comme dit la chanson, là-bas aussi « les gens du nord ont dans le cœur la chaleur qu’ils n’ont pas dehors ». Et valent que l’on aille croiser les mots avec eux.

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Jean-Pierre Legendre nous a quittés

Jean-Pierre Legendre était quelqu’un de chaleureux et convivial (photo mairie de Poses)

On le savait gravement malade ; c’est à cause de cela d’ailleurs que Martine et lui avaient renoncé à organiser le festival de Poses en 2019. Dans ces cas-là, on veut cependant toujours espérer, croire. Mais la triste nouvelle est arrivée jusqu’à nous : Jean-Pierre Legendre est décédé ce samedi 18 janvier 2020.

Il avait découvert puis intégré les festivals à Eu, avant de participer  — toujours avec Martine — à d’autres rendez-vous comme ceux d’ Is-sur-Tille ou de Vacqueyras. À deux, avec leur association des Amis de l’église Saint-Quentin, elle et lui s’étaient décidés à accueillir en 2017 « Les cruciverbistes en Seine » à Poses. Une initiative courageuse et couronnée de succès, grâce au caractère chaleureux et convivial donné à la manifestation.

Pour la seconde édition en 2018, nos hôtes normands ont été jusqu’à offrir un séjour dans leur demeure normande typique.  Cette année-là, au lendemain du festival, nous avions même eu droit à une très belle balade vers l’écluse, lors de laquelle Jean-Pierre avait fait partager toute la connaissance de son village de cœur.

Amateur de mes grilles, il était également un adepte de la revue Eskimos, ainsi qu’un « crucicrémiste » de la première heure.

Après la disparition de Georges Flambard, il y a peu, le départ de Jean-Pierre Legendre maintenant, l’hiver est décidément rude pour la famille des cruciverbistes et des festivaliers. À Martine qui partageait sa vie, nous témoignons notre très grande sympathie.

Lors du Grand Prix Eskimos 2018, chez lui à Poses (photo mairie de Poses)




Au revoir, Georges

Georges était une figure de tous les festivals de mots croisés (photo mairie de Poses)

La nouvelle est tombée. Brutalement. Georges Flambard est décédé ce 14 décembre après neuf semaines d’hospitalisation. On espérait le revoir, après son absence subite au Fabuleux cruciverbistes de Château-Thierry en octobre, alors qu’il était inscrit. Mais le mal cruel l’a finalement emporté.

Georges était un fidèle de mes grilles et rencontres de mots croisés, et cela depuis longtemps. En 1991, l’instit de Saint-Pierre-Église, qui avait fait participer sa classe au concours des écoles par fax un an auparavant, participait à son premier concours francophone dans la cité bourguignonne. En 2018, il était aux « Cruciverbistes en Seine » à Poses, pour ce qui aura été sa dernière sortie parmi ses amis amateurs de mot croisés. Entre ces deux dates,  de très nombreuses participations aux différentes joutes organisées dans toute la France :  dans les villes « En deux lettres » (Is, Aÿ et Eu) bien sûr, mais aussi aux Carroz, Vacqueyras, ou encore Château-Thierry. Et autant de succès ou places d’honneur, car l’enseignant savait se montrer un habile maître des colles, tant sur le papier que sur les tableaux.

Lecteur de la revue Eskimos depuis l’origine en 1992, il était devenu un adepte des Crucicrèmes, accompagnant chacun de ses réabonnements à ces grilles d’actualité d’un mot sympa, écrit sur un Post-it.

L’homme de la Manche aimait recevoir également ses amis de passage, devant un plateau de fruits de mer et leur faire découvrir son cher pays.

Ce beau joueur et ce parfait compagnon de route vont manquer. Aujourd’hui, nous sommes de tout cœur avec Annick, qui aimait le suivre au gré des manifestations de mots croisés.

Jean Rossat

Le maître d’école était aussi un maître des colles et des énigmes croisées (photo mairie de Poses)